La princesse, amoureuse, ne sait pas quoi choisir entre amour et vertu. MonÅ¿ieur, reprit-elle, il nây a pas dans le monde une autre aventure pareille à la mienne ; il nây a point une autre femme capable de la meÅ¿me choÅ¿e. Si vous jugez sur les apparences en ce lieu-ci, vous serez souvent trompée: ce qui paraît n’est presque jamais la vérité. Le prince dâOrange, habillé auſſi magnifiquement avec Å¿es livrées, & tous les EÅ¿pagnols Å¿uivis des leurs, vinrent prendre le duc dâAlbe à lâhoÅ¿tel de Villeroi, où il étoit logé, & partirent, marchant quatre à quatre, pour venir à lâéveÅ¿ché. Ne méritais-je pas le Å¿ecret, & quand je ne lâaurais pas mérité, votre propre intéreÅ¿t ne vous y engageait-il pas ? Madame de Clèves Å¿e mit à genoux devant Å¿on lit, & par bonheur pour elle, elle nâavoit pas le jour au viÅ¿age. Il répondit que câétoit pour lâamour dâelle quâil alloit courir encore, & entra dans la barrière. C’est parti ð¸, Bonjour à tous ! Irai-je encore luy montrer ce que je ne luy ay déjà que trop foit connaître ? Mais ce qui luy cauſçait une douleur violente, étoit de Å¿avoir que ce Å¿ecret étoit entre les mains de quelquâun, & quâapparemment il Å¿eroit bientoÅ¿t divulgué. â Je le crois, répliqua madame de Clèves ; mais on a dit le contraire à la reine dauphine, & il ne luy paraîtra pas vraiÅ¿emblable que les lettres de monÅ¿ieur le vidame tombent de vos poches. Cependant monÅ¿ieur de Nemours revenant de Å¿on premier trouble, & voyant lâimportance de Å¿ortir dâun pas Å¿i dangereux, Å¿e rendit maître tout dâun coup de Å¿on eÅ¿prit & de Å¿on viÅ¿age. La Princesse De Clèves, Portrait Mlle De Chartres De Mme De La Fayette. Il arriva dans la foreÅ¿t, & Å¿e laiſſa conduire au haÅ¿ard par des routes faites avec Å¿oyn, quâil jugea bien qui conduiÅ¿aient vers le chateau. â Si cela eÅ¿t, reprit madame la dauphine, il faut que vous alliez tout à lâheure la faire écrire dâune main inconnue. & quelque occupé â Je vous ay déjà dit, reprit monÅ¿ieur de Nemours, que la propoÅ¿ition que vous me faites eÅ¿t un peu extraordinaire, & que mon intéreÅ¿t particulier mây peut faire trouver des difficultez ; mais de plus, Å¿i lâon a vu tomber cette lettre de votre poche, il me paraît difficyle de perÅ¿uader quâelle Å¿oyt tombée de la mienne. Madame de Clèves, qui étoit occupée à sâhabiller, alla au Louvre plus tard que de coutume. On ressent, de plus, le désespoir des personnages, ceux qui impactent nos sentiments. Ce document a été mis à jour le 17/05/2020 Mais sous des dehors innocents, la Princesse de Clèves, par sa faculté à analyser et à maîtriser ses sentiments, fait preuve d'une personnalité étonnante et rarement exposée avec tant de justesse auparavant. â « Mais quand je le pourrais eÅ¿tre, diſçait-elle, quâen veux-je faire ? Vous nâavez pu cacher vos Å¿entiments ; vous aimez, on le ſçait ; votre vertu vous a juÅ¿quâicy garantie du reÅ¿te. Il le preſſa extreÅ¿mement de le luy avouer. Elle Å¿e réſolut donc de faire un effort Å¿ur elle-meÅ¿me ; mais elle prit le reÅ¿te du jour pour sây préparer, & pour sâabandonner à tous les Å¿entiments dont elle étoit agitée. Lire en ligne (Pdf) 84 Livre numérique (ePub) 41 Livre Kindle (Mobi) 11; Les statistiques du livre. Il eÅ¿t éperdument amoureux & fort aimé dâune des plus belles perÅ¿onnes de la cour. MonÅ¿ieur de Nemours demeura Å¿eul auprès de madame de Clèves, comme il le pouvoit Å¿ouhaiter. Cette perÅ¿onne ne connaît pas Å¿ans doute lâamour, & elle a pris pour luy une légère reconnaiſſance de lâattachement que lâon a pour elle. Je Å¿ais Å¿eulement quâil eÅ¿t lâhomme du monde le plus amoureux & le plus à plaindre. Il lâaſſura que monÅ¿ieur de Nemours étoit celuy qui avoit inÅ¿piré cette violente paſſion, & il la conjura de luy aider à obÅ¿erver ce prince. (Texte provisoire) La Princesse de Clèves, roman de Madame de Lafayette, fut publié en mai 1678, sans nom d'auteur. inquietudes, & de Å¿i Ce document a été mis à jour le 17/12/2010 Dans ce roman majeur du XVIIe siècle, Mme de Lafayette décrit avec minutie les tourments de la princesse de Clèves, déchirée entre désir et devoir. La qualité dâun homme amoureux me peut convenir ; mais pour celle dâun homme aimé, je ne crois pas, Madame, que vous puiſſiez me la donner. Home la princesse de montpensier pages. Il eÅ¿t aiſé de sâimaginer en quel état ils paſſèrent la nuit. Ils sâenfermèrent pour y travailler ; on donna ordre à la porte de ne laiſſer entrer perÅ¿onne, & on renvoya tous les gens de monÅ¿ieur de Nemours. â Je Å¿uis tres-affligée, répondit madame de Clèves, de lâembarras que je vous cauÅ¿e. Il eÅ¿t vrai que jâai des raiÅ¿ons de mâéloigner de la cour, & que je veux éviter les périls où Å¿e trouvent quelquefois les perÅ¿onnes de mon age. Son mari sâaperçut aiſément de lâaugmentation de Å¿on embarras. Il est parfois très agréable de sortir des sentiers battus et se laisser porter par une histoire éternelle fut … Je perds par mon imprudence le bonheur & la gloire dâeÅ¿tre aimé de la plus aimable & de la plus eÅ¿timable perÅ¿onne du monde ; mais Å¿i jâavais perdu ce bonheur, Å¿ans quâelle en eût Å¿ouffert, & Å¿ans luy avoir donné une douleur mortelle, ce me Å¿eroit une conÅ¿olation ; & je Å¿ens plus dans ce moment le mal que je luy ay foit que celuy que je me Å¿uis foit auprès dâelle. ». La Princesse de Clèves - Madame de Lafayette Parcours associé : Individu, morale et société. MonÅ¿ieur de Clèves venoit à de certaines heures luy en dire des nouvelles. Les reines, les princes & les princeſſes ne Å¿ortaient preÅ¿que point de Å¿on antichambre. quâil ne falloit SitoÅ¿t quâelle fut chez elle, elle conta à ſon mari lâembarras de madame la dauphine, & le pria dâenvoyer chercher monÅ¿ieur de Nemours. Page 256 - C'est assez, répliqua M. de Clèves c'est assez, en lui faisant encore signe de se retirer, et je n'ai pas besoin d'un plus grand éclaircissement. On doit haïr ceux qui le Å¿ont, & non pas sâen plaindre ; & encore une fois, Madame, je vous conjure de mâapprendre ce que jâai envie de Å¿avoir. Il la preſſa longtemps de les luy apprendre Å¿ans pouvoir lây obliger ; & après quâelle Å¿e fût défendue dâune manière qui augmentoit toujours la curioÅ¿ité de Å¿on mari, elle demeura dans un profond Å¿ilence, les yeux baiſſez ; puis tout dâun coup prenant la parole & le regardant : â Ne me contraignez point, luy dit-elle, à vous avouer une choÅ¿e que je nâai pas la force de vous avouer, quoyque jâen aie eu pluÅ¿ieurs fois le deſſein. Tout au long du livre, je n’étais pas vraiment attachée à l’héroïne, ni même par les autres personnages, mais j’étais tenue en haleine par l’attente du choix final de cette dernière. Madame de Clèves luy dit tout ce quâelle avoit déjà appris à ſon mari, & luy demanda la lettre ; mais monÅ¿ieur de Nemours répondit quâil lâavoit déjà rendue au vidame de Chartres qui avoit eu tant de joie de la ravoir & de Å¿e trouver hors du péril quâil auroit couru, quâil lâavoit renvoyée à lâheure meÅ¿me à lâamie de madame de Thémines. â Vous voulez toujours choiÅ¿ir monÅ¿ieur de Nemours plutoÅ¿t quâun autre, répliqua-t-elle : je vous ay dit que je ne vous répondrai jamais Å¿ur vos Å¿oupçons. â Eh bien, MonÅ¿ieur, luy répondit-elle en Å¿e jetant à ſes genoux, je vais vous faire un aveu que lâon nâa jamais foit à ſon mari, mais lâinnocence de ma conduite & de mes intentions mâen donne la force. Madame de MercÅur les reçut avec beaucoup de joie, & ne penÅ¿a quâà les divertir & à leur donner tous les plaiÅ¿irs de la campagne. 17 février 2021 février 2021 LXXVIII. Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter: Vous commentez à lâaide de votre compte WordPress.com. â Ne craignez point, Madame, reprit monÅ¿ieur de Clèves, je connais trop le monde pour ignorer que la conÅ¿idération dâun mari nâempeÅ¿che pas que lâon ne Å¿oyt amoureux de Å¿a femme. Tout le monde étoit chez le roi. Madame de Clèves ne répondit point ; & Å¿on Å¿ilence achevant de confirmer Å¿on mari dans ce quâil avoit penſé : â Vous ne me dites rien, reprit-il, & câeÅ¿t me dire que je ne me trompe pas. Vous eÅ¿tes chez vous & dans la cour, dâune Å¿orte à ne vous pas donner de laſſitude, & je craindrais plutoÅ¿t que vous ne fuſſiez bien aiÅ¿e dâeÅ¿tre ſéparée de moi. â Vous Å¿avez, luy dit cette reine, lâenvie que nous avions de deviner ce qui cauſçait le changement qui paraît au duc de Nemours : je crois le Å¿avoir, & câeÅ¿t une choÅ¿e qui vous Å¿urprendra. Elle le quitta, Å¿ans luy répondre, & sâen revint chez elle, lâeÅ¿prit plus agité quâelle ne lâavoit jamais eu. â Jâai la plus Å¿enÅ¿ible affliction que je pouvais jamais avoir, répondit-elle ; quel uÅ¿age avez-vous foit de la confiance extraordinaire ou, pour mieux dire, folle que jâai eue en vous ? Bonjour à toutes et à tous, Et oui, je ne lis pas que de la fantasy ou du Young Adult il m’arrive aussi (souvent) de lire des classiques.C’est pourquoi je m’étais lancée dans la lecture de La princesse de Clèves de Madame De Lafayette.On m’avait rudement déconseillé de le lire, mais j’aime me faire mon propre avis alors je me suis lancée. La Å¿ingularité dâun pareil aveu, dont elle ne trouvoit point dâexemple, luy en faiſçait voir tout le péril. Ce qui lây déterminoit encore davantage étoit lâabÅ¿ence de monÅ¿ieur de Nemours. â Vous mâen preſſeriez inutilement, répliqua-t-elle ; jâai de la force pour taire ce que je crois ne pas devoir dire. Madame de Lafayette published The Princesse de Clèves anonymously in 1678. Il étoit Å¿i éperdument amoureux dâelle, quâ il croyoit que tout le monde avoit les meÅ¿mes Å¿entiments. Durant tout le roman, je ressentais l’aspect tragique de ce dernier. LorÅ¿que madame de Clèves fut un peu remiÅ¿e : â Cette hiÅ¿toire ne me paraît guère vraiÅ¿emblable, Madame, répondit-elle, & je voudrais bien Å¿avoir qui vous lâa contée. crut innocent, elle entra Je vois le péril où vous eÅ¿tes ; ayez du pouvoir Å¿ur vous pour lâamour de vous-meÅ¿me, & sâil eÅ¿t poſſible, pour lâamour de moi. Quand elle penſçait encore que monÅ¿ieur de Nemours voyoit bien quâelle connaiſſçait Å¿on amour, quâil voyoit bien auſſi que malgré cette connaiſſance elle ne lâen traitoit pas plus mal en préſence meÅ¿me de Å¿on mari, quâau contraire elle ne lâavoit jamais regardé Å¿i favorablement, quâelle étoit cauÅ¿e que monÅ¿ieur de Clèves lâavoit envoyé quérir, & quâils venaient de paſſer une après-dînée enÅ¿emble en particulier, elle trouvoit quâelle étoit dâintelligence avec monÅ¿ieur de Nemours, quâelle trompoit le mari du monde qui méritoit le moins dâeÅ¿tre trompé, & elle étoit honteuÅ¿e de paraître Å¿i peu digne dâeÅ¿time aux yeux meÅ¿me de Å¿on amant. A ce mot de Coulommiers, Å¿ans faire aucune réflexion & Å¿ans Å¿avoir quel étoit Å¿on deſſein, il alla à toute bride du coÅ¿té quâon le luy montrait. MonÅ¿ieur de Clèves a eu lâimprudence de luy dire quâil lâavait, & il a eu la faibleſſe de céder aux prières que monÅ¿ieur de Nemours luy a faites de la luy rendre. dâabord ne daigner â Je ne Å¿ais, Madame comment vous ferez, répondit-elle ; car monÅ¿ieur de Clèves, à qui je lâavais donnée à lire, lâa rendue à monÅ¿ieur de Nemours qui eÅ¿t venu dès ce matin le prier de vous la redemander. De lâhumeur dont vous eÅ¿tes, en vous laiſſant votre liberté, je vous donne des bornes plus étroites que je ne pourrais vous en preÅ¿crire. The action takes place between October 1558 and November 1559 primarily at the royal court of Henry II of France, as … Il Å¿avoit que câétoit le plus redoutable rival quâil eût à détruire. La Princesse de Clèves 3. Quel chemin a-t-il trouvé pour aller à votre cÅur ? Il dit que câétoit peu de choÅ¿e, & quâil pardonnoit au comte de Montgomery. À la cour du roi Henri II, la princesse de Clèves, jeune mariée, craint d'aimer le duc de Nemours, dont elle est aimée. Le mal du roi Å¿e trouva Å¿i conÅ¿idérable, que le Å¿eptième jour il fut déſeÅ¿péré des médecins. Je ne vous le demande point comme un mari, mais comme un homme dont vous faites tout le bonheur, & qui a pour vous une paſſion plus tendre & plus violente que celuy que votre cÅur luy préfère. Elle demeura convaincue, non Å¿eulement quâelle étoit au vidame de Chartres ; mais elle crut que la reine dauphine y avoit part, & quâil y avoit quelque intelligence entre eux. au lieu que Å¿i jâeuſſe eÅ¿té L’écriture est soutenue et « vieillote » mais un peu de vocabulaire en plus ne fait pas de mal ! La Princesse de Clèves is considered to be France's first historical novel and one of the earliest novels in literature. Dans La Princesse de Clèves, elle propose au lecteur du xvii e siècle un voyage dans le temps en lui ouvrant les portes de la cour d'Henri II. De la première rencontre avec le duc de Nemours jusqu'à la fuite dans le « repos », en passant par un aveu aux conséquences funestes, Mme de Clèves assiste avec lucidité à une déroute contre laquelle ses raisonnements restent impuissants. Il étoit allé au-devant de monÅ¿ieur de Savoie & après que ce prince fut arrivé, il fut obligé de Å¿e tenir preÅ¿que toujours auprès de luy, pour luy aider à toutes les choÅ¿es qui regardaient les cérémonies de Å¿es noces. Lâimprudence, quâil avoit faite dâavoir parlé au vidame de Chartres, & les cruelles Å¿uites de cette imprudence luy donnaient un déplaiÅ¿ir mortel. â Oui, reprit le vidame, on le luy a dit. Je ne Å¿uis affligé que de vous voir pour un autre des Å¿entiments que je nâai pu vous donner. Mais Madame, comme il sâagit en ceci de la fortune de monÅ¿ieur le vidame, trouvez bon que je vous apprenne des choÅ¿es qui Å¿ont meÅ¿me dignes de votre curioÅ¿ité. Descriptions La Princesse de Clèves Catel, Claire Bouilhac Écrit en 1678 par Madame de La Fayette, "La Princesse de Clèves" est un roman fondateur. Acquistalo su Libreria Universitaria! Mais elle a juré fidélité à son époux, le prince de Clèves. Elle Å¿e demandoit pourquoy elle avoit foit une choÅ¿e Å¿i haÅ¿ardeuÅ¿e, & elle trouvoit quâelle sây étoit engagée Å¿ans en avoir preÅ¿que eu le deſſein. La Princesse de Clèves (2020) ... Madame de La Fayette (Auteur) Nombre de pages : 218. enfin à force de Son eÅ¿prit demeura dans cette Å¿ituation, juÅ¿quâà ce que monÅ¿ieur de Nemours luy parlat du billet de madame dâAmboiÅ¿e, qui sâadreſſçait au vidame de Chartres & qui étoit la preuve de tout ce quâil luy venoit de dire. Elle ſçait quâon lâa remiÅ¿e entre les mains de madame la dauphine ; elle croira que Chatelart a reconnu lâécriture de cette reine, & que la lettre eÅ¿t dâelle ; elle sâimaginera que la perÅ¿onne dont on témoigne de la jalouÅ¿ie eÅ¿t peut-eÅ¿tre elle-meÅ¿me ; enfin, il nây a rien quâelle nâait lieu de penÅ¿er, & il nây a rien que je ne doive craindre de Å¿es penſées. MonÅ¿ieur de Clèves y conÅ¿entit ; elle y alla dans le deſſein de nâen pas revenir Å¿itoÅ¿t, & le roi partit pour Compiègne, où il ne devoit eÅ¿tre que peu de jours. Accueil > Classique > La Princesse de Clèves. La Å¿eule choÅ¿e qui lâaſſuroit quâil ne sâétoit pas trompé étoit lâextreÅ¿me triÅ¿teſſe de madame de Clèves, quelque effort quâelle fît pour la cacher : peut-eÅ¿tre que des regards & des paroles obligeantes nâeuſſent pas tant augmenté lâamour de monÅ¿ieur de Nemours que faiſçait cette conduite auÅ¿tère. Il étoit Å¿i tranÅ¿porté quâil ne Å¿avoit quaÅ¿i ce quâil voyait, & il ne pouvoit pardonner à monÅ¿ieur de Clèves de ne pas aſſez preſſer Å¿a femme de luy dire ce nom quâelle luy cachait. Peu de jour avant celuy que lâon avoit choiÅ¿i pour la cérémonie du mariage, la reine dauphine donnoit à ſouper au roi Å¿on beau-père & à la ducheſſe de Valentinois. Les quatre tenants parurent au bout de la lice, avec une quantité de chevaux & de livrées qui faiÅ¿aient le plus magnifique Å¿pectacle qui eût jamais paru en France. MonÅ¿ieur de Nemours avoit du jaune & du noir ; on en chercha inutilement la raiÅ¿on. CâeÅ¿t pourtant pour cet homme, que jâai cru Å¿i différent du reÅ¿te des hommes, que je me trouve comme les autres femmes, étant Å¿i éloignée de leur reſſembler. Les fiançailles de Madame, qui Å¿e faiÅ¿aient le lendemain, & le mariage qui Å¿e faiſçait le jour Å¿uivant, occupaient tellement toute la cour que madame de Clèves & monÅ¿ieur de Nemours cachèrent aiſément au public leur triÅ¿teſſe & leur trouble. Il fut aſſez embarraſſé de rendre compte de ce qui lâavoit retenu ; il sâen démeÅ¿la le mieux quâil luy fut poſſible, & revint ce jour meÅ¿me à Paris avec le vidame. Si la reine voit cette lettre, elle connaîtra que je lâai trompée, & que preÅ¿que dans le temps que je la trompais pour madame de Thémines, je trompais madame de Thémines pour une autre ; jugez quelle idée cela luy peut donner de moi, & Å¿i elle peut jamais Å¿e fier à mes paroles. Mais ne craignez point ; ce que je viens de vous dire nâeÅ¿t pas véritable, & je lâai inventé pour mâaſſurer dâune choÅ¿e que je ne croyais déjà que trop. RefuÅ¿ez-moi toutes les fois que je vous demanderai de pareilles choÅ¿es ; mais ne vous offenÅ¿ez pourtant pas Å¿i je vous les demande. MonÅ¿ieur de Clèves reçut lâhonneur de ce choix comme il le devait, & le regarda meÅ¿me comme une choÅ¿e qui éloigneroit Å¿a femme de la cour, Å¿ans quâil parût de changement dans Å¿a conduite. Il me paraît que vous avez quelque autre douleur que celle dont vous vous plaignez ? Fiez-vous à mes paroles ; câeÅ¿t par un aſſez grand prix que jâachète la confiance que je vous demande. Reine eut quelque connoiſſance Mais quand elle venoit à penÅ¿er que ce remède, quelque violent quâil fût, étoit le Å¿eul qui la pouvoit défendre contre monÅ¿ieur de Nemours, elle trouvoit quâelle ne devoit point Å¿e repentir, & quâelle nâavoit point trop haÅ¿ardé. Après ces paroles, monÅ¿ieur de Clèves quitta Å¿a femme Å¿ans attendre Å¿a réponÅ¿e. Elle commença alors à raiÅ¿onner avec luy Å¿ur lâembarras & le péril où étoit le vidame, à le blamer de Å¿a méchante conduite, à chercher les moyens de le Å¿ecourir : De la première rencontre avec le duc de Nemours jusqu'à la fuite dans le « repos », en passant par un aveu aux conséquences funestes, Mme de Clèves assiste avec lucidité à une déroute contre laquelle ses raisonnements restent impuissants. Au cours d’un bal, la jeune femme rencontre le duc de Nemours et ressent pour lui une passion dévorante à laquelle elle refuse de céder. La reine nâa aucun Å¿oupçon Å¿ur Å¿on Å¿ujet ; mais elle en a un autre qui nâeÅ¿t guère moins facheux. La Princesse de Clèves de Mme de Lafayette, 1678. Il faut mâarracher de la préſence de monÅ¿ieur de Nemours ; il faut mâen aller à la campagne, quelque bizarre que puiſſe paraître mon voyage ; & Å¿i monÅ¿ieur de Clèves sâopiniatre à lâempeÅ¿cher ou à en vouloir Å¿avoir les raiÅ¿ons, peut-eÅ¿tre luy ferai-je le mal, & à moi-meÅ¿me auſſi, de les luy apprendre » . Je ne luy ay donné par ma faute de meilleurs moyens pour Å¿e défendre contre moy que tous ceux quâelle cherchoit & quâelle eût peut-eÅ¿tre cherchez inutilement. sâécria monÅ¿ieur de Clèves. â Je viens vous demander, Madame, luy dit-il, Å¿i madame la dauphine ne vous a point parlé dâune lettre que Chatelart luy remit hier entre les mains. Je n’ai jamais lu de roman de cette auteure avant (trop vieux pour moi !) En 1558, à la cour du roi Henri II durant la dernière année de son règne. Ce nâeÅ¿t point auſſi la crainte de lâavenir qui mâafflige. SitoÅ¿t quâil fut expiré au chateau des Tournelles, le duc de Ferrare, le duc de GuiÅ¿e & le duc de Nemours conduiÅ¿irent au Louvre la reine mère, le roi & la reine Å¿a femme. Écrit en 1678 par Madame de La Fayette, "La Princesse de Clèves" est un roman fondateur. Il y arriva à la pointe du jour. Tout ce quâil eût pu Å¿ouhaiter, eût été une converÅ¿ation avec elle ; mais il trouvoit quâil la devoit craindre plutoÅ¿t que de la déſirer. It is regarded by many as the beginning of the modern tradition of the psychological novel and a great classic work. MonÅ¿ieur de Nemours sâapprocha de madame de Clèves, comme elle la vouloit Å¿uivre. Vous avez depuis quelque temps un goût pour la Å¿olitude qui mâétonne & qui mâafflige parce quâil nous ſépare. Il reçut la certitude de Å¿a mort avec une fermeté extraordinaire, & dâautant plus admirable quâil perdoit la vie par un accident Å¿i malheureux, quâil mouroit à la fleur de Å¿on age, heureux, adoré de Å¿es peuples, & aimé dâune maîtreſſe quâil aimoit éperdument. elle sâeÅ¿tonna du procedé Jâai tout enÅ¿emble la jalouÅ¿ie dâun mari & celle dâun amant ; mais il eÅ¿t impoſſible dâavoir celle dâun mari après un procédé comme le voÅ¿tre. Ces paroles, que madame de Clèves ne pouvoit sâattribuer, puiÅ¿quâelle ne croyoit pas que perÅ¿onne sût quâelle aimoit ce prince, luy causèrent une douleur quâil eÅ¿t aiſé de sâimaginer. Songez plutoÅ¿t Madame, à qui vous avez parlé. changement qui paroiſſoit Il alla trouver madame de Clèves, & luy dit quâil ne sâagiſſçait pas de démeÅ¿ler entre eux qui avoit manqué au Å¿ecret ; mais quâil sâagiſſçait de faire voir que lâhiÅ¿toire que lâon avoit contée étoit une fable où elle nâavoit aucune part ; quâil dépendoit dâelle de le perÅ¿uader à monÅ¿ieur de Nemours & aux autres ; quâelle nâavoit quâà agir avec luy, avec la ſévérité & la froideur quâelle devoit avoir pour un homme qui luy témoignoit de lâamour ; que par ce procédé elle luy oÅ¿teroit aiſément lâopinion quâelle eût de lâinclination pour luy ; quâainÅ¿i, il ne falloit point sâaffliger de tout ce quâil auroit pu penÅ¿er, parce que, Å¿i dans la Å¿uite elle ne faiſçait paraître aucune faibleſſe, toutes Å¿es penſées Å¿e détruiraient aiſément, & que Å¿urtout il falloit quâelle allat au Louvre & aux aſſemblées comme à lâordinaire. De tous Å¿es maux, celuy qui Å¿e préſentoit à elle avec le plus de violence, étoit dâavoir Å¿ujet de Å¿e plaindre de monÅ¿ieur de Nemours, & de ne trouver aucun moyen de le juÅ¿tifier. Voyez après cela Å¿i je nâai pas raiÅ¿on de vous conjurer de dire que la lettre eÅ¿t à vous, & de vous demander, en grace, de lâaller retirer des mains de madame la dauphine. ». Ce prince ne fut pas bleſſé de ce refus, une marque de froideur dans un temps où elle pouvoit avoir de la jalouÅ¿ie nâétoit pas un mauvais augure. Il ne sâen faut guère, continua-t-elle, que je ne Å¿oys de lâavis de madame de Clèves, qui Å¿outient que cette aventure ne peut eÅ¿tre véritable. Quoi ! Ãpargnez-moi, je vous en conjure, de Å¿i cruelles converÅ¿ations ; réglez ma conduite ; faites que je ne voie perÅ¿onne. Ce qui lâoccupoit le plus étoit lâenvie de deviner celuy qui avoit Å¿u luy plaire. La voix de monÅ¿ieur de Nemours la fit revenir, & le regardant Å¿ans avoir entendu ce quâil venoit de luy dire, pleine de Å¿es propres penſées & de la crainte que Å¿on mari ne le vît auprès dâelle : â Au nom de Dieu, luy dit-elle, laiſſez-moi en repos. Vous ne pouviez prendre trop de Å¿oyns de luy oÅ¿ter la honte dâavoir foit les premiers pas. La Princesse de Clèves is a French novel which was published anonymously in March 1678. Lâon peut juger en quel état étoit la ducheſſe de Valentinois. La jeune Mademoiselle de Chartres y fait ses premiers pas dans la cour du roi de France, Henri II. â Hélas ! Ce document a été mis à jour le 03/01/2011 It is regarded by many as the beginning of the modern tradition of the psychological novel and a great classic work. â Je crois, Madame, luy répondit-elle, que je ne dois pas vous remercier de cette impatience, & quâelle eÅ¿t Å¿ans doute cauſée par quelque autre choÅ¿e que par lâenvie de me voir. MonÅ¿ieur de Nemours avoit eu bien de la douleur de nâavoir point revu madame de Clèves depuis cette après-dînée quâil avoit paſſée avec elle Å¿i agréablement & qui avoit augmenté Å¿es eÅ¿pérances. monÅ¿ieur de Nemours ſçait que vous lâaimez, & que je le Å¿ais ? En y allant, elle trouva un gentilhomme qui la venoit quérir de la part de madame la dauphine. Quand elle eut ceſſé de parler, quâil jeta les yeux Å¿ur elle quâil la vit à ſes genoux le viÅ¿age couvert de larmes, & dâune beauté Å¿i admirable, il penÅ¿a mourir de douleur, & lâembraſſant en la relevant : â Ayez pitié de moi, vous-meÅ¿me, Madame, luy dit-il, jâen Å¿uis digne ; & pardonnez Å¿i dans les premiers moments dâune affliction auſſi violente quâeÅ¿t la mienne, je ne réponds pas, comme je dois, à un procédé comme le voÅ¿tre. MonÅ¿ieur de Clèves étoit demeuré pendant tout ce diÅ¿cours, la teÅ¿te appuyée Å¿ur Å¿es mains, hors de luy-meÅ¿me, & il nâavoit pas Å¿ongé à faire relever Å¿a femme. Il sâabandonna dâabord à cette joie ; mais elle ne fut pas longue, quand il fit réflexion que la meÅ¿me choÅ¿e qui luy venoit dâapprendre quâil avoit touché le cÅur de madame de Clèves le devoit perÅ¿uader auſſi quâil nâen recevroit jamais nulle marque, & quâil étoit impoſſible dâengager une perÅ¿onne qui avoit recours à un remède Å¿i extraordinaire. Jamais mari nâavoit eu une paſſion Å¿i violente pour Å¿a femme, & ne lâavoit tant eÅ¿timée. sâécria monÅ¿ieur de Clèves, votre air & vos paroles me font voir que vous avez des raiÅ¿ons pour Å¿ouhaiter dâeÅ¿tre Å¿eule, que je ne Å¿ais point, & je vous conjure de me les dire. Que voulez-vous que je diÅ¿e à la reine, & que pourra-t-elle sâimaginer ? Jugez quel effect peut produire la lettre que jâai perdue, & que mon malheur mâa foit mettre dans ma poche, pour la rendre à madame de Thémines. â Elle mâen a dit quelque choÅ¿e, répondit madame de Clèves ; mais je ne vois pas ce que cette lettre a de commun avec les intéreÅ¿ts de mon oncle, & je vous puis aſſurer quâil nây eÅ¿t pas nommé. Quand elle le ferait, je Å¿outiendrai toujours que câeÅ¿t celle que Chatelart mâa donnée, & il nâoÅ¿eroit dire le contraire.
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